lundi 7 avril 2014

La dolce vita des vins italiens

Vignobles de Cinque Terre, Italie
Et si l'exception culturelle française, cette part du patrimoine qui associe inéluctablement dans tous les esprits de Buenos Aires à Tokyo, ce produit à la France était en train de progressivement et lentement faiblir ? Il ne s'agit pas du cinéma mais bien du vin, ce patrimoine économique et culturel ; l'une des marques de fabrique de la France.

Pendant 4 jours, s'est tenue à Vérone (Italie), le salon annuel des vignerons italiens. Le bio y était pour la première fois à l'honneur. Mais signe du temps, ce qui a marqué les esprits, ce sont les bons, les très bons, les excellents chiffres pour l'exportation des vins italiens.

En 2013, la barre symbolique des 5 milliards d'euros a été franchie. La France demeure en tête avec un montant d'exportations proche des 7,6 milliards d'euros. Mais ce qui est intéressant, c'est les destinations qui sont de plus en plus demanderesses des Barolo, Nero d'Avola ou autres Brunello. L'Italie a réussi à gagner plus de 30% de parts de marché aux Etats-Unis, 36% en Allemagne ou 29% en Russie. La Chine demeure - notamment en raison de contraires douanières - hermétique à ces vins gorgés de soleil.
Les vignobles en terrasses de Cinque Terre, Italie

Que cela signifie ? Comme dans de nombreux secteurs, notamment économiques, la France commence à être sérieusement concurrencée sur un des secteurs forts de son économie. Quand on discute avec des producteurs et que tous s'accordent pour dire que plus de 50% voire 80% de leur production est destinée à l'exportation, on peut identifier rapidement l'impact qu'une plus forte concurrence peut avoir sur leur propre activité.  Et naturellement, les acteurs de la filière viti-vinicole devront s'organiser, communiquer, remonter une pente qui est de plus en plus glissante.

La question est juste de savoir s'ils s'y prendront à temps.